Avant toute chose, il s’agit de comprendre comment un arbre fonctionne et quels sont ses besoins. La difficulté en bonsai c’est de trouver l’équilibre entre trop de pousse (on ne cultive pas des salades) et un arbre faible. Il s’agit en permanence de compromis entre la santé de l’arbre et ce à quoi on voudrait le contraindre, dans un environnement restreint et contrôlé. Tout l’art est là, dans la balance entre force et faiblesse.
La culture du bonsai commence par votre propre culture
La première chose est donc d’apprendre à cultiver un bonsai pour qu’il soit sain et fort. Ca n’est qu’ensuite que l’on pourra appliquer les différentes techniques pour contrôler la création de branches fines, de ramification ou encore de feuilles plus petites.
Il existe trois essentiels pour un arbre : la lumière, l’air et l’eau. C’est eux qui vont permettre la création du glucose qui l’alimente. Quoiqu’assez courtes, ces deux vidéos montrent clairement les mécanismes en jeu au niveau des racines et des feuilles, points centraux de la vie d’un arbre.
C’est la prise en compte du fonctionnement des racines et du mécanisme de la photosynthèse qui vous permettront de cultiver vos bonsaïs de manière plus raisonnée et adaptée à leurs besoins.
Mon bonsai ne pousse pas
Si votre bonsaï ne pousse pas, c’est qu’à priori un déséquilibre s’est installé dans le délicat mécanisme de la photosynthèse. Cela peut être dû à de très nombreuses variables : trop ou pas assez d’eau est peut-être la plus courante, un manque d’oxygène au niveau des racines, un déséquilibre dans le pH du substrat, pas ou trop d’engrais, pas assez de lumière, et un autre paramètre qu’on oublie largement mais pourtant pas des moindres, pas assez de feuillage ; car plus l’arbre a de feuillage, mieux il fonctionne.
Outre les erreurs d’arrosage fréquentes ou les substrats mal adaptés, la difficulté en bonsai pourrait donc être de trop travailler et de trop intervenir sur les arbres, de pincer, défolier, désaiguiller, sélectionner les bourgeons, tailler, etc, etc… sans jamais laisser de chances à l’arbre de faire les réserves qui lui assurent la force de réagir à nos actions.
Pour qu’un bonsai pousse et bourgeonne, il lui faut donc un maximum de feuillage, de la lumière, de l’eau et de l’air.
Ainsi, comme on ne rempote pas et ne fertilise pas un bonsai faible, on ne le travaille pas non plus. La priorité est de remonter sa vigueur et ses réserves de sucres. Pour cela, il est important de travailler sur sa culture et de faire preuve de patience. Pas de taille, de pincement, de défoliation ou de désaiguillage, pas plus que de ligature ou d’emploi de tout un tas de produits qui risqueraient d’acidifier le sol. On a tendance à multiplier les actions sur les arbres faibles alors qu’on ne fait bien souvent qu’empirer les choses et les affaiblir plus encore.
Si l’on sait de façon sûre que c’est le substrat qui est en cause, on peut dans certains cas se risquer à rempoter. La plupart du temps, gratter une bonne partie du dessus du substrat pour l’aérer et améliorer le drainage, puis repositionner un substrat drainant et de la sphaigne peut permettre à l’arbre de retrouver une belle vigueur avant un vrai rempotage.
S’il y a eu un excès d’engrais, neutraliser l’acidité du substrat avec une solution de rinçage et arroser à l’eau claire le temps qu’il faudra.
Si l’exposition de votre arbre n’est pas adaptée à ses besoins ou s’il manque de lumière, c’est peut-être le problème le plus simple à résoudre.
Enfin s’il y a eu un manque ou un excès d’eau, là encore trouver l’équilibre est la difficulté. Ne pas basculer dans l’excès inverse principalement. A priori des racines sont mortes dans ces deux situations et ne fonctionnent plus correctement. Sur-arroser après un manque d’eau peut créer des pourritures de racines tout en n’ayant aucun bénéfice hydrique pour l’arbre. Après un bon arrosage, le mieux et de mettre l’arbre à l’ombre et de vaporiser son feuillage deux à trois fois par jour (si possible) afin de limiter sa transpiration et lui laisser le temps de faire remonter de l’eau dans les tissus, ce qui peut être très rapide sur un feuillu comme prendre plusieurs jours ou semaines sur un conifère.
On prendra également toujours soin de vérifier la qualité de l’eau d’arrosage. Un pH en déséquilibre important peut considérablement bloquer la pousse. Le pH idéal de l’eau d’arrosage se situe entre 6.2 et 6.5 ; si votre eau est très en dessus ou en dessous de ces valeurs, il existe des produits permettant de réguler le pH et cela change tout quand il s’agit de la santé des arbres.
Il n’est pas rare non plus de voir un bonsai bloqué à cause d’un mauvais drainage au niveau de son pot. Pensez toujours à vérifier l’évacuation de l’eau de chaque pot avant d’y mettre un arbre, et n’hésitez pas à rajouter des trous si besoin.