Les mycorhizes qu’est-ce que c’est ? C’est en fait une association symbiotique entre des champignons bénéfiques du sol et les racines des arbres. Les champignons transfèrent les ressources du sol à l’arbre en échange de sucres.
Il existe plusieurs types de mycorhizes mais pour les bonsaï on retiendra surtout deux principales :
– Les ectomycorhizes : elles concernent seulement 5% des végétaux, en majorité des arbres des forêts tempérées et boréales. Un même champignon peut mycorhizer plusieurs espèces ou une seule. Il ne pénètre pas dans les cellules de la racine, mais entoure simplement les racines, formant un manteau de mycélium (visible à l’œil nu) et un réseau entre les parois des cellules de la racine.
– Les endomycorhizes : elles sont les plus répandues et concernent 80% des végétaux. Les champignons ne peuvent pas vivre sans leur hôte; ce sont des biotrophes obligatoires. Le champignon pénètre à l’intérieur des racines pour développer des arbuscules (lieu d’échange privilégié entre l’arbre et le champignon). Une coloration des racines est nécessaire pour les observer.
En échange de glucose et de carbone issus de la photosynthèse, l’arbre obtient du champignon une plus grande surface de captation de l’eau, une meilleure stabilité racinaire et une amélioration de la disponibilité et de l’absorption du phosphore et de l’azote. Les champignons fournissent également des enzymes protectrices, défensives ou inhibitrices selon les besoins de l’arbre, ce qui lui garantit un meilleur système immunitaire et une plus grande résistance aux stress (manque d’eau, chaleur, froid, maladie, polluants, etc…).
On estime que jusqu’à 90% des plantes sur la planète fonctionnent avec cette symbiose mutualiste. Or, en pot, nos bonsaïs sont souvent privés de cette relation et de tous les avantages naturels qu’elle représente.
La symbiose des racines et des champignons mycorhiziens
Mycorhizes et bonsai
Les mycorhizes sont particulièrement utiles à la culture des bonsaïs. Elles apprécient les sols bien aérés et ayant une rétention d’eau moyennement élevée mais s’adaptent mal aux sols trop chargés en engrais, notamment en azote et phosphore.
– Les ectomycorhizes aimeront des sols pauvres et bien aérés, ce qui concerne le pin, l’épicéa, le mélèze et le cèdre, ainsi que certains feuillus comme le hêtre, le chêne, le tilleul, le charme, l’arbousier, le noisetier, l’aulne, le bouleau et le saule.
– Les endomycorhizes, elles, se plairont mieux dans des sols contenant un peu plus de matière organique et d’eau. Cela concerne la plupart des conifères ornementaux tels que : thuya, genévrier, cyprès, faux cyprès, if, cèdre du Japon, sequoia, metasequoia, taxodium, ginkgo et podocarpus, ainsi que la plupart des feuillus : érable, frêne, cornouiller, cognassier, cotonéaster, potentille, pyracantha, pommier, abricotier, amandier, cerisier, prunier, poirier, micocoulier, myrte, glycine, figuier, buis, olivier, orme, berberis, forsythia, lilas, jasmin, troène, sageretia, callicarpe, chèvrefeuille, éléagnus, houx, aubépine, etc… et la plupart des tropicaux.
Pourquoi utiliser des mycorhizes sur les bonsai ?
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Pour un meilleur ancrage de l’arbre dans le pot et une augmentation importante de sa stabilité
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Pour une meilleure rétention d’eau dans le sol, d’autant plus associée avec de la mousse et de la sphaigne
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Pour l’amélioration de l’absorption d’éléments minéraux et d’eau et donc une meilleure croissance du bonsaï
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Pour une protection contre les différents stress et une meilleure résistance (froid, sécheresse, salinité, métaux lourds, pollution)
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Pour une protection contre les agents pathogènes des racines et ainsi une moindre utilisation de produits phytosanitaires
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Pour une amélioration de la physiologie de l’arbre et une réduction de la mortalité et des problèmes liés aux rempotages
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Pour une réduction des quantités d’engrais et d’eau utilisées
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Pour une ramification racinaire plus fine et des rempotages plus espacés grâce au ralentissement de la pousse des racines et à la réduction de leur allongement
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Pour l’amélioration de la vie microbienne et des échanges gazeux et aqueux dans le sol
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Pour repenser notre façon de cultiver et travailler nos bonsai avec la nature, ce qu’elle a à nous offrir et tout ce qu’elle sait déjà faire toute seule pour sa survie
Les champignons mycorhiziens sont naturellement présents dans le sol et sont ensuite multipliés en laboratoire. La multiplication des mycorhizes et leur mise à disposition ont un impact environnemental très faible et sans aucune comparaison possible avec d’autres produits et engrais chimiques abondamment utilisés.
Les mycorhizes pour bonsai chez Umi Zen