Des soins après rempotage bien maîtrisés garantissent une bonne reprise et diminuent le stress imposé aux bonsais par cette technique invasive. Mieux vous maîtrisez cette étape, moins les arbres seront affaiblis et donc exposés aux agressions extérieures à suivre, et notamment à la sécheresse estivale.
Ces quelques détails à mettre en place feront toute la différence.
L’arrosage
Juste à la fin d’un rempotage, il est primordial d’arroser abondamment jusqu’à ce que l’eau qui s’écoule du pot du bonsaï soit limpide. Ensuite, il est très important pour l’arbre de ne pas le ré-arroser avant que le substrat ait commencé à sécher nettement. Les racines coupées ne sont pas encore actives et doivent se reconstruire. Trop d’eau à cette période stratégique entraînera une pousse faible, des entre-nœuds très longs au niveau des branches et surtout un risque pour la santé racinaire. C’est au contraire le retour de l’air dans le substrat qui stimulera la formation de nouvelles racines saines et actives.
Au fur et à mesure de l’apparition de nouvelles radicelles et de l’augmentation des températures, l’arrosage se fera de plus en plus fréquent et abondant ; mais veillez à limiter l’eau au strict nécessaire après rempotage.
L’exposition
Cela suppose donc de pouvoir mettre autant que possible les arbres hors pluie, afin d’en contrôler minutieusement l’arrosage.
Il est également très important de les abriter du vent. Même si vous avez bien attaché votre bonsai à son pot (ce qui devrait être systématique), le vent entraînera des vibrations qui pourront gêner le développement des racines, voire les abîmer. D’autre part, il peut être desséchant et là encore, empiéter sur la qualité de la nouvelle pousse.
Enfin, il est nécessaire de bien surveiller la météo et de protéger les bonsai récemment rempotés des gelées tardives du printemps, ou, si vous rempotez à l’automne, de gelées précoces.
L’engrais
L’engrais n’est pas la nourriture directe de l’arbre, c’est un complément. Il sert principalement à prolonger la pousse, à la soutenir. Il est donc inutile de fertiliser un bonsai tout juste rempoté. L’engrais ne sera pas utilisé, l’arbre démarrant sa pousse grâce aux réserves faites l’année précédente et il risquerait d’endommager les nouvelles racines.
Tout apport d’engrais devrait donc intervenir une fois la première pousse terminée, c’est-à-dire un à deux mois après le démarrage. Pour les arbres rempotés à la fin de l’hiver, cela reporte la fertilisation au mois de mai par exemple. Pour les arbres que l’on rempotera en fin de floraison ou, pour les tropicaux, en fin de printemps, la fertilisation sera plutôt à démarrer à partir de la fin du mois d’août.
Toutefois, l’addition de produits de soin en pulvérisation foliaire, par exemple avec le célèbre Tonus V ou encore un engrais liquide riche en phosphore, est tout à fait indiquée afin d’aider à la reconstruction racinaire et à renforcer l’immunité des bonsaïs. L’apport de mycorhizes juste après le rempotage peut également aider les bonsai à retrouver une absorption de l’eau et des minéraux optimale, plus rapidement.
Le travail
En dehors des bonsai qui montreraient une très forte reprise et une belle vigueur, il est préférable pour leur santé et leur vitalité de les laisser tranquilles l’année de leur rempotage. D’autant plus si le rempotage a été sévère, que les travaux ont été stressants ou que beaucoup de racines ont été enlevées. Laissez démarrer les arbres rempotés librement, sans intervenir au niveau du bourgeonnement, et surtout sans les pincer, que ce soit au niveau des feuilles ou des chandelles des pins. Plus ils auront de feuillage, et donc de possibilité de photosynthèse, mieux ils pourront ré accumuler de l’énergie.
Sur les feuillus très forts, tels que les érables par exemple, il est toutefois possible de coupler un rempotage et une taille de structure au même moment ; ce qu’il faudrait éviter sur la plupart des autres arbres.
Globalement, mieux vaut laisser les arbres souffler et récupérer de ce stress important, sans intervention ; il sera toujours temps de revenir dessus à l’automne si la réaction au rempotage a été très positive, ou de préférence au printemps suivant. De même, les travaux de ligature et de pliage seront de préférence à reporter à plus tard, sauf ligature très légère sur quelques branches.
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