Comment fonctionne un bonsai ?

Comprendre le fonctionnement d’un arbre est indispensable à une bonne pratique du bonsai. La priorité étant de toujours garder l’arbre en vie et en bonne santé, il est primordial de comprendre comment fonctionne un bonsai et de connaître ses réactions avant toute application des différentes techniques. La connaissance et la compréhension de ce qu’il se passe lorsque vous intervenez sur vos bonsai, vous amèneront à de bien meilleurs résultats, et ce, avec des arbres en pleine forme.

La photosynthèse

La production de nutriments est la base du maintien en vie de l’arbre et doit être une priorité absolue sur toute autre technique ou objectif esthétique.

L’arbre transforme l’énergie lumineuse en énergie chimique pour créer sa propre nourriture. Pour cela il a besoin de cinq éléments : d’eau, de sels minéraux, de la lumière du soleil, de gaz carbonique et de chlorophylle.

Le processus de photosynthèse est le suivant :

1. Grâce à ses racines, l’arbre absorbe l’eau et les sels minéraux présents dans la terre. C’est ainsi qu’il fabrique de la sève brute, qui remonte vers les feuilles.

2. Avec ses feuilles, il capte le gaz carbonique présent dans l’air.

3. La chlorophylle, elle, capte l’énergie lumineuse du soleil.

4. L’arbre utilise cette énergie pour transformer le CO2 et l’eau. D’un côté, l’eau est transformée en sucres (glucose) et de l’autre côté, le gaz carbonique est transformé en oxygène.

5. Les sucres se mêlent à la sève brute qui devient la sève élaborée. Elle circule dans tout l’arbre, lui fournit de l’énergie, le nourrit et participe donc à sa croissance.

6. L’oxygène, quant à lui, est rejeté dans l’air.

On en conclue que l’arbre a donc besoin d’eau, de lumière, d’air, et notamment du CO2 contenu dans l’air, et d’une surface de feuilles suffisante pour l’alimenter. Plus il a de feuilles, plus il va donc être fort.

La lumière

La lumière solaire est nécessaire à la photosynthèse et est à l’origine de la production d’énergie des arbres. Elle régule également leur calendrier car les arbres se basent sur la durée d’ensoleillement et l’angle de la lumière pour savoir comment se comporter, par exemple pour les transitions saisonnières ou les transitions jour/nuit.

La lumière régule donc les rythmes biologiques des arbres, comme la pousse des tiges ou des feuilles, la germination des graines, l’éclosion des fleurs ou encore la dormance hivernale. C’est pourquoi les arbres devraient être exclusivement cultivés en extérieur, ne serait-ce que pour répondre à leur besoin en lumière solaire.

Le rôle des feuilles

On l’a vu plus haut, plus l’arbre a de feuilles ou d’aiguilles, plus sa photosynthèse est importante, plus il est en bonne santé. Les feuilles sont en quelque sorte des panneaux solaires sans lesquels l’arbre ne peut survivre.

1. La respiration : en brûlant les sucres lors de la respiration, l’arbre obtient l’énergie nécessaire au fonctionnement de ses cellules.

2. L’évaporation : un des rôles majeurs, et trop méconnu, des feuilles et celui de réguler la température interne de l’arbre grâce à l’évapotranspiration. Plus de 90 % de l’eau s’évapore par les stomates sous les feuilles. Cela entraîne une montée de sève et augmente donc les processus internes, notamment celui de protéger le tronc et les branches de la brûlure du soleil. Les molécules d’eau transportent la chaleur jusqu’aux feuilles où elle est évacuée grâce à l’évaporation. La sève est ainsi thermorégulatrice, 85 % de l’eau servant au rafraîchissement de l’arbre, le reste étant utilisé pour les échanges gazeux et la création de masse foliaire. En période de forte chaleur, l’arrosage sert donc surtout à la régulation de température à l’intérieur de l’arbre.

3. La photosynthèse : les arbres poussent grâce au glucose produit par le processus de photosynthèse entraîné par les feuilles.

Le rôle des racines

Sans racines, pas de photosynthèse et inversement. Pour pousser, elles ont besoin des sucres synthétisés par les feuilles. Les racines et les feuilles sont donc très étroitement liées et ce qu’il se passe à l’intérieur du pot est directement le reflet de ce qu’il se passe sur la partie aérienne de l’arbre, et inversement.

1. L’absorption : les fines racines absorbent l’eau et les nutriments. Elles doivent trouver les nutriments dissous dans l’eau à la concentration nécessaire à la vie de l’arbre et elles doivent également disposer dans le substrat de l’eau, nécessaire à leur survie, mais aussi de l’air pour respirer.

2. La stabilisation : les grosses racines lignifiées servent à stabiliser les arbres en pleine terre. En pot, vu que les arbres sont attachés, on recherche plutôt à supprimer ces racines au profit des plus fines qui ont la capacité d’absorber l’eau et les nutriments.

3. Le stockage : les racines stockent une partie de l’excès de nutriments produits par les processus de photosynthèse. Le reste est stocké dans les tissus du tronc et des branches, ou dans les feuilles elles-mêmes. La capacité de stockage est variable d’une espèce à l’autre. Si elle est très importante sur les pins par exemple, ce qui explique qu’il faille supprimer les racines avec parcimonie lors des rempotages, elle l’est moins sur la plupart des feuillus que l’on peut du coup rempoter de façon plus “agressive” et répétée, sans perte significative d’énergie.

En enlevant beaucoup de racines au rempotage et/ou beaucoup de branches en même temps, les réserves d’énergie peuvent être considérablement diminuées, ce qui peut affaiblir sérieusement un arbre. C’est pourquoi les gros travaux sont toujours effectués de préférence sur des arbres jeunes, forts et en pleine santé et doivent être réduits et soigneusement considérés au fur et à mesure que l’arbre vieillit.

Les branches

Chaque branche vit de manière presque indépendante, sans connexion aux autres, afin de maintenir la vie de l’arbre en cas de mort de l’une d’entre elles. Ainsi, chaque branche génère sa propre nourriture et ne la partage pas. Les branches faibles ne peuvent donc pas profiter des nutriments fabriqués dans les branches fortes.

Or, même sur un arbre très fort, on trouve toujours au moins une branche plus faible. La croissance, le grossissement et la cicatrisation de cette branche dépendent alors directement de la quantité de feuilles sur la branche ; c’est elles qui déterminent la quantité de sève en circulation dans la branche.

Les branches les plus faibles, qui rapportent moins de nourriture à l’arbre, sont ignorées par ce dernier, voire même sacrifiées si elles ne récupèrent pas rapidement de l’énergie et ne lui sont pas plus utiles. C’est là que les techniques des différentes tailles entreront en jeu pour maintenir la vigueur dans chaque branche et offrir la même chance et la même énergie à chacune d’elles, en contrant la tendance naturelle des arbres a abandonner les branches faibles ou les branches basses.

En observant un peu tous ces mécanismes vitaux, on perçoit facilement l’importance de comprendre ce que l’on fait lors de chaque taille, que ce soit sur les feuilles, les racines ou les branches. Avant chaque action sur un arbre, il faudrait toujours se poser la question : « qu’est-ce que je cherche à obtenir ? » en comprenant clairement comment l’arbre va réagir à telle ou telle technique.

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