Les pucerons sont en premier lieu attirés par les bonsaïs appétents, dont la sève circule fort et est riche en azote. On associe les pucerons aux bonsais faibles plutôt parce que, si leurs piqûres ne posent pas trop de problèmes à un bonsai en pleine forme, un arbre un peu faible peut être considérablement atteint par ces attaques, ses mécanismes de défenses étant réduits.
En effet, c’est parce que les pucerons occasionnent des dégâts sur les arbres – déformations, décoloration, voire chute prématurée des feuilles ou dessèchement des pousses – que ces derniers s’en trouvent affaiblis. Et pour cause : les pucerons se nourrissent, en quantité, de la sève (leurs parties de prédilection étant les feuilles et les jeunes pousses), et pour y avoir accès, ils transpercent les tissus végétaux grâce à leur appareil buccal. Leur salive étant irritante et toxique, voire vectrice de virus pathogènes, elle est responsable, notamment, des crispations du feuillage, ce qui diminue les processus de photosynthèse et inhibe la croissance des arbres.
D’autre part, une partie de la sève absorbée est non digérée puis rejetée sous forme de miellat. C’est ce dernier qui est responsable de la fumagine, champignon formant un dépôt noirâtre difficile à éliminer.
Quoi qu’il en soit, les invasions de pucerons sur les bonsai sont naturelles et font partie de la vie végétale ; il est impossible de les éradiquer complètement.
Traitements contre les pucerons
Si les traitements à base de savon noir (ou savon potassique) donnent des résultats assez peu probants, il est par contre possible de limiter les apports d’azote trop tôt dans le printemps (cela donne à la sève de vos bonsai une odeur plus attirante et favorise les invasions), ainsi que de maîtriser les colonies de fourmis qui travaillent en symbiose pour protéger les pucerons et profiter de leurs déjections.
Une grosse partie des colonies du pucerons peut également être supprimée de manière mécanique en les écrasant avec les doigts. Cela n’est certes pas très agréable mais a le mérite d’être directement efficace.
En pulvérisation sur le feuillage, l’huile de neem, la consoude et le purin d’ortie sont connus pour aider à repousser les pucerons. Le liquide à jin (polysulfure de calcium) et l’huile de paraffine (ou huile blanche) permettent, eux, un contrôle efficace des colonies.