Quel substrat choisir pour mon bonsai ?

On lit de tout concernant les substrats pour bonsai sur internet, de quoi s’y perdre quand on démarre en bonsai. Chacun y va de sa propre expérience et c’est bien normal !
Le choix d’un substrat dépend en effet très étroitement de votre climat, de l’exposition des bonsaïs dans votre jardin ou sur votre balcon, de chaque espèce d’arbre cultivée, de la taille des pots ainsi que de vos capacités d’arrosage, notamment sur les journées chaudes. Utiliser un substrat très drainant et peu rétenteur si vous habitez dans un endroit chaud et sec et que vous ne pouvez arroser qu’une fois par jour peut être rapidement voué à l’échec.

Le substrat des bonsaïs doit bien retenir l’eau et pour autant, permettre un bon drainage. La rétention en eau est absolument essentielle mais le drainage tout autant car les racines ont besoin d’oxygène. En ne se concentrant que sur la rétention d’eau, les racines risqueront d’être asphyxiées, et inversement, trop de drainage peut entraîner un manque d’eau en cas d’arrosage non maîtrisé. Maintenir à la fois humidité et aération peut sembler contradictoire et c’est bien pour ça qu’il est si difficile de comprendre les substrats au départ. Les besoins en eau et en air des arbres en petits pots impliquent d’utiliser des substrats spéciaux et adaptés.

Choisir le bon substrat pour bonsai

Pour débuter et apprendre à bien arroser et cultiver les bonsai en fonction du contexte de culture, l’akadama reste un substrat idéal. Notamment parce qu’il change très significativement de couleur en séchant et vous indique ainsi qu’il est temps d’arroser, mais aussi parce que ses capacités de rétention, plus importantes que la pumice ou la pouzzolane, vous permettront une petite marge d’erreur supplémentaire pour faire patienter les arbres entre deux arrosages.

Il n’existe pas pour autant de substrat unique qui soit bon pour tous les arbres. Il y a malgré tout quelques basiques avec lesquels vous ne risquez pas de vous tromper :

Pour les conifères et les persistants : ceux si ont besoin d’un bon drainage et d’une bonne aération du sol mais malgré tout, ils ont aussi besoin d’une bonne rétention des minéraux et de l’installation de toute une activité microbienne. Pour eux, l’équilibre idéal serait un mélange à parts plus ou moins égales de pumice et d’akadama. On pourra rajouter ou enlever de l’akadama selon les besoins en eau de chaque espèce (plus de rétention d’eau pour un If ou un Genévrier, moins pour un Pin blanc non greffé par exemple) et le climat (pluie, chaleur, etc…). Pour les pins, un mélange à parts égales de pumice, akadama et kiryu s’avère être un excellent équilibre.

Pour les feuillus caducs : après des années d’essais divers, je persiste à conseiller 100% d’akadama sur les feuillus. Selon votre climat, ou les besoins en eau de chaque espèce, ajouter des parts de pumice, qui permet l’aération du sol et un meilleur drainage. La pumice restant stable dans sa structure, elle permet également de limiter, ou du moins retarder, la dégradation des grains d’akadama. Quoi qu’il en soit, pour un arbre que l’on veut ramifier finement, et donc dont on veut une ramification racinaire fine (les deux ramifications sont très étroitement liées), plus il y a d’akadama, meilleur est le résultat.

Choisir la bonne granulométrie

La santé de l’arbre dépend des racines, celle des racines, du substrat. Plus encore que les substrats à bonsai en eux-mêmes ou les pourcentages de chacun d’eux dans les mélanges, le choix de la granulométrie est primordial et devrait attirer toute votre attention.

Entre les grains des substrats granuleux que nous utilisons en bonsaï, il y a des espaces dans lesquels sont stockés l’eau et l’air nécessaires à la vie des racines. C’est de l’équilibre entre ces deux éléments que dépend la santé de chaque arbre, selon s’il a besoin de plus ou moins d’eau et d’oxygène. Un pin, par exemple, aura besoin d’une plus grande quantité d’oxygène que d’eau dans son pot. Plutôt que de l’assoiffer par peur qu’il ait trop d’eau, on travaillera à la fois au choix du substrat et de sa granulométrie pour fournir un sol équilibré et répondant aux besoins de l’espèce.

La granulométrie du substrat induisant les quantités d’eau et d’air qui seront disponibles pour les racines, elle doit donc être considérée avec attention pour chaque arbre individuellement. Ainsi, plus les grains sont gros, plus l’espace entre chacun d’eux contiendra d’air, plus vite le substrat séchera et plus vite les racines pousseront. Au contraire pour garder plus d’eau disponible, on choisira des grains de petite taille. On peut ainsi en déduire des granulométries différentes pour chaque espèce et ses besoins en eau, mais aussi pour chaque stade de culture; une granulométrie plus grosse pour un arbre jeune à faire pousser, plus petite pour l’affiner. De même, si le substrat choisi sèche lentement, on utilisera une plus grosse granulométrie ; s’il retient peu d’eau, des grains plus petits permettront de garder plus facilement de l’humidité dans le pot.

La granulométrie choisie dépendra également de la taille du pot. Sur un shohin par exemple, la quantité de terre étant très réduite, on favorisera une plus grande rétention d’eau avec une petite granulométrie. Avec un pot très plat par contre, celui-ci drainant moins bien qu’un pot profond et ayant tendance à garder l’eau plus longtemps, on fera attention à choisir une granulométrie permettant une bonne aération et un meilleur drainage du substrat.

D’un travail soigné et réfléchi dépendra une bonne culture. Prenez ainsi toujours le temps de penser à la granulométrie que vous choisissez, de tamiser tous vos mélanges de sorte qu’ils soient parfaitement homogènes au niveau de la taille des grains et débarrassés de toutes poussières qui pourraient réduire le niveau d’aération du substrat et le drainage au fond du pot. D’autre part, un substrat inégal entraînera une croissance inégale, tant au niveau des racines que des branches, donc il est important de soigner tous ces détails.

Attention également à prendre un peu de recul avec cette croyance pas tout à fait juste qui consiste à dire “cette espèce pousse dans un milieu très sec donc l’arbre aime la sècheresse, il ne faut presque pas l’arroser”. Supporter la sécheresse et aimer la sécheresse sont deux choses bien distinctes, tout comme la vie en pot et la vie en pleine terre, et finalement peu d’arbres se plaignent de conditions hydriques plus “confortables”, à condition encore une fois de trouver un bon équilibre air/eau.

En bref, selon le choix du substrat à bonsai et de sa granulométrie, vous obtiendrez, ou non, une bonne santé racinaire, une division racinaire fine permettant une bonne ramification des branches, une vigueur maîtrisée et un équilibre dans le pot. On comprend ainsi pourquoi le rempotage et les substrats sont un si gros enjeu en bonsai.

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